Histoire de Lyon : le jour où la colline de Fourvière s’est écroulée faisant 39 morts

undefined 8 novembre 2023 undefined 11h50

Jeanne Ulhaq

Aujourd’hui, la colline de Fourvière fait partie de nos fiertés lyonnaises tant ses balades, ses vues imprenables sur la ville et sa basilique sont adorées des touristes du monde entier. Petit havre de paix sur les hauteurs de la ville, l’histoire de la colline cache néanmoins quelques lourds secrets, dont cette tragique nuit du 12 au 13 novembre 1930...

Le 10 Novembre 1930, un adjoint technique à la ville fait part d’une de ces observations : il y voit un ruissellement au niveau de la montée du Chemin-Neuf, qui fait la liaison entre le Vieux-Lyon et Saint-Just. Le même jour, l'administrateur de l'hôpital des Chazeaux signale des affaissement sur les terrasses à l’ingénieur en chef de la ville. Après confirmation de la gravité du problème, une partie de l’hôpital est évacuée et la circulation des véhicules lourds est interdite sur la voie. Malheureusement, ces précautions ne seront pas suffisantes pour éviter le drame qui est sur le point de se produire…

Un bilan de 39 morts dans la nuit du 12 novembre

Dans la nuit du 12 au 13 novembre, à 0h50, plusieurs immeubles sont détruits par un glissement d’une partie de la colline. C’est la panique : plus d'électricité dans le quartier, les secours arrivent au plus vite. Près d’une heure après, une autre partie de la colline s’effondre et ensevelit 19 pompiers et 4 membres des forces de l’ordre. De nombreux bâtiment sont également détruits, dont l’Hôtel du Petit Versailles, une partie du couvent des Dames de Sion et des immeubles du quartier. A 3h du matin, un ultime glissement se produit et achève la destruction de ce qui avait survécu au drame. Au total, c’est un bilan désastreux de 39 personnes décédées, et une grande partie de la colline qui va devoir être reconstruite.

Un drâme qui aurait pu être évité

Pendant des jours, des semaines et des années après, alors que la ville est encore en deuil, les scientifiques peinent à connaître les causes exactes de l’affaissement. Si les pluies abondantes de l’été et de l’automne sont la cause directe de la catastrophe, des éléments complémentaires d’ordre structurel voient le jour. Mais le mal est fait, et les vrais remords font surface puisque 5 ans auparavant, une étude sur l’affaissement de la colline de Fourvière menée par Desperet avait été adressée à la ville. Les travaux n’avaient pas été menés en raison de coûts trop importants, alors que des effondrements s’étaient déjà produits entre 840 et 1795.

Après l’événement, la crainte d’un nouvel effondrement a naturellement conduit à consolider la colline qui abrite aujourd’hui une plaque commémorative dans la rue Tramassac. Une histoire sordide au retentissement international qui aura néanmoins démontrer une forte solidarité lyonnaise au moment de la reconstruction.