Ces dernières années, la culture club s’est largement démocratisée. Certaines boites sont devenues de véritables lieux de rendez-vous internationaux et participent toujours plus activement à l’essor libérateur de mouvements sociaux. Pourtant, s’il existe bel et bien une nuit activiste, œuvrant pour le bien des communautés artistiques, ce microcosme est trop souvent entravé, victime d’autorités publiques insensibles à la valeur de leur travail. The Creative Footprint, lui, a entrepris de créer un index afin de rendre légitime et de justifier, études à l’appui, la présence des clubs dans le paysage urbain.
Mené par l’Université d’Harvard et par l’organisation Musicboard Berlin, The Creative Footprint a pour ambition de sauver la vie nocturne et ces lieux où la créativité s’émule vivement. Ce projet unique en son genre pointe du doigt la valeur essentielle des clubs dans l’espace urbain, grâce à une étude qualitative développée sur un index global : le type d’espaces, de musique, la réputation du lieu, le nombre d’établissements par quartiers et par habitants, le nombre d’événements par mois, la cote des artistes programmés, les performances pratiquées, les fonds gouvernementaux mobilisés, l’historique, le prisme communicationnel et j’en passe…
Chaque ville est ensuite notée sur dix, en fonction des 15 critères de l’étude, afin de dresser une cartographie associée à des entretiens vidéo. Berlin, par exemple, a reçu la note de 8,02 avec pas moins de 527 espaces recensés.
A terme, The Creative Footprint veut donc devenir une référence, la référence. Selon leurs propres mots : « Nous prévoyons d’étendre le projet à 10 grandes villes mondiales pour commencer, et de construire une ressource riche et diversifiée d’informations, de méthodologie et de pratiques, qui permettra de donner plus de pouvoirs aux artistes, aux citoyens, aux activistes, et aux politiciens. D’avoir une véritable représentation, en substance, des bases de la vie culturelle dans leur ville. » Beau programme en perspective, donc.