Trucs et astuces pour éviter le verre de trop en soirée

undefined 11 avril 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Des années de cuves plus tard, tu n’as plus rien à prouver. Tu n’es pas une petite caisse, tout le monde le sait, et ce n’est pas toi qu’on verra un jour refuser un verre. Oui, tu les mets tous au tapis, KO dans leur vomi. Laisse-moi rire. Je sais ce qui se passe vraiment dans ton petit crâne : tu enchaines les trous noirs et chaque fois, tu ne redoutes qu’une chose, le verre de trop. Ce verre qui frappe sans prévenir alors que tout était sous contrôle, celui qui te met un chassé en public pour t’humilier par simple sadisme. Le verre que tu n’aurais pas dû prendre mais que tu as tout de même bouloté insensiblement. Regarde, je vais t’expliquer comment sereinement l’esquiver.

Boire un verre entre copains fait partie des phénomènes grégaires que l’on exerce tous. Pourtant, parfois, la simple pinte sifflée vitesse éclaire se transforme en Macarena collective, en équilibre sur un comptoir de bar. Pour éviter ça, me direz-vous, suffit de boire modérément. Bien entendu. Mais cet article n’aurait pas lieu d’être si chacun savait contrôler sa consommation d’alcool comme le préconise tant bien que mal le ministère de la Santé.

Selon le métabolisme de celui qui boit, l’alcool sera plus ou moins vite assimilé. De manière générale, il faut environ 10 minutes à l’éthanol (dosé dans un verre standard) pour monter au cerveau et 1h30 pour être dégradé par le foie. Ce qui, en somme, veut dire que si l’on boit 10 verres dosés de cette manière, il faudra 15h pour s’en débarrasser. En clair, on n’a pas que ça à faire de toute la soirée.

Le poids, le métabolisme et la vitesse de consommation jouent un grand rôle. Pour ne pas avoir l’œil qui frise trop vite, il faut, d’une part, penser à se bâfrer avant de boire pour que l’alcool soit épongé en amont. Un kébab sur le pouce après la guerre n’est d’aucune utilité. Il faut, aussi, y aller mollo sur le débit. Boire lentement, c’est faire en sorte de ne pas se rendre compte qu’on a prit le fameux verre de trop, une fois à quatre pattes dans le caniveau. Peut-être bien que manger c’est tricher, mais une dignité c’est difficile à retrouver, une fois éparpillée en ville, et l’alcool c’est pas vraiment de l’eau.

Pas franchement un pro du timing ? Ce n’est pas grave. Le meilleur truc pour ne pas boire trop vite c’est de monopoliser la discussion. Et bla-bla-bla et bla-bla-bla, et la personne en face toi aura presque fini son verre alors que tu n’en seras qu’au début. De la même manière, tu instaureras un espace temps différent de part et d’autre de la table : de ton côté, les minutes s’écouleront dans l’angoisse d’être beurré trop vite ; ton interlocuteur, lui, sera dans la faille spatio-temporelle des gens pompettes qui ne font plus gaffe qu’à leur propre alcoolisme. Le plus ? Tej’ la paille de ton verre, ça facilite l’absorption. Le bon vieux contact de tes dents avec les glaçons suffira à diminuer ta frénésie chronique.

Malgré toutes ces techniques, tu sens que la marée monte au niveau de ton œsophage et que ta vision va passer en 16/9ème, si quoi que ce soit pénètre encore ton petit corps déjà tout bourré. Que faire ? Pour retarder cette fatidique échéance, il aurait fallu ne pas mélanger les alcools. Plus t’en a dans la panse, pire est le bouillon de culture.

Aussi, à partir du moment où tu as commencé à avoir chaud, à te désaper en terrasse et à arborer un sourire crispé sur ton visage déconfit, il aurait fallu mettre un gros coup de frein. Mais c’est trop tard, alors il faut sortir une botte secrète infaillible : fait semblant de boire pour ne pas froisser tes potes soiffards.

Sors ton meilleur jeu d’acteur. Tu vas, pour ceci, te munir d’une bouteille de bière vide ou d’un récipient quelconque, histoire d’y cracher les shots et les gorgées qui ne doivent plus désormais filtrer par ton foie. Si, par malheur, tu n’as rien sous la main (ou que tu n’es simplement pas psychologiquement prêt à régurgiter en public), tu peux proposer à un maximum de personnes de goûter ton verre. Pour une fois que ta générosité te sert à quelque chose… Enfin, en cas d’extrême urgence, te reste l’ultime acte de survie : renverser ton verre par terre ou sur quelqu’un. C’est simple, efficace, et ça dessaoule vite de se prendre une patate par un riverain pas content de la douche gratuite.

Normalement, si tu gardes un œil sur ce que tu bois, que tu craches partout et que tu asperges tout ceux qui t’entourent, ça devrait aller. Si non, reste chez toi.

Bon courage !