Pas de clim, pas un bug : un choix stratégique
La Métropole avait déjà tranché en 2012 : les futures rames BOA (celles qui feront le double de taille, prévues pour la ligne 1) n’auront ni clim, ni système de rafraîchissement. Et ce n’est pas un oubli : c’est une décision assumée, qui répond à plusieurs contraintes. D’abord, celle des tunnels : en souterrain, climatiser les rames reviendrait à chauffer les quais. Littéralement. Et ce qui en résulte hélas : une surconsommation énergétique (+10 % estimés), une chaleur rejetée dans un espace clos et, au final, un effet contre-productif.
La MEL a donc opté pour un système de ventilation classique mais optimisé, qui répond aux normes de confort actuelles. Le genre de compromis pas très glamour, mais censé être raisonnable (sur le papier).
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Et la canicule dans tout ça ?
C’est là que le débat commence à chauffer (sans mauvais jeu de mot). Car si la décision a été actée il y a plus de 10 ans, on ne peut pas dire que la température dans les transports ait baissé depuis. Pourtant, aucun signalement lié à la chaleur n’a été remonté ces dernières années par Ilévia.
Et si tu fais partie de ceux qui ont déjà fondu dans le métro entre République et Rihour, cette info ne va pas forcément te réjouir : les alternatives climatisées ne sont pas compatibles avec les infrastructures existantes. Les industriels consultés en 2022 l’ont confirmé : aucune rame climatisée ne rentrait dans le tunnel sans revoir entièrement le design et exploser le budget.
Une décision pas si isolée
Les rames sans clim, ce n’est pas qu’à Lille. Toulouse et Rennes sont logées à la même enseigne avec leurs métros VAL, construits sur des logiques similaires.
D’un côté, on dénonce une mesure archaïque et déconnectée. De l’autre, on rappelle une logique de sobriété énergétique, dans un contexte où la Métropole préfère miser sur des rames plus longues, accessibles, modernes (mais pas fraîches).
Et maintenant, on fait quoi ?
Les nouvelles rames BOA (52 mètres, rien que ça) débarqueront dès février 2026. Elles permettront deux fois plus de places, une circulation fluide sans cloison, des espaces PMR repensés, des écrans d’info, et une meilleure accessibilité. Le tout pour un trajet moyen de 26 minutes, selon les données actuelles.
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Côté tram, bonne nouvelle : les futures rames seront, elles, climatisées, avec USB, écrans et tout le confort attendu. Mais pour le métro, il va falloir respirer à fond, et espérer que la ventilation tienne le choc.
