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À Lille, la mairie déclare la guerre aux loyers trop chers

undefined undefined 14 octobre 2025 undefined 12h30

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Valentine Ballot

Les loyers à Lille, le grand sujet qui fâche

Trouver un appart à prix correct à Lille ? Une mission presque impossible. Depuis 2020, la ville fait partie des rares à appliquer l’encadrement des loyers (c'est même la première ville après Paris à l'avoir mis en place), censé freiner les abus dans les zones tendues. Et selon les dernières études, le dispositif porte ses fruits : les loyers ont baissé de 4 % en moyenne, soit plus de 140 € économisés par mois pour certains foyers.
Mais cette mesure, encore expérimentale, pourrait disparaître fin 2026 si rien n’est voté d’ici là. C’est pourquoi la mairie a tiré la sonnette d’alarme lors du dernier conseil municipal, en demandant à l’État de pérenniser et de renforcer l’encadrement.

Davantage de contrôles et des sanctions plus lourdes

L’objectif ? En finir avec les propriétaires qui contournent les règles. La Ville réclame un délai rallongé à trois ans (au lieu de trois mois) pour contester un loyer abusif, des amendes plus salées pour les bailleurs récalcitrants et des sanctions contre les plateformes qui publient des annonces illégales.
Un signal clair envoyé à ceux qui profitent du manque de régulation, au moment où la pression immobilière n’a jamais été aussi forte dans la métropole.

Et bientôt un encadrement des loyers pour les commerces ?

Autre bataille lancée par la mairie : celle des loyers commerciaux. À force de hausses démesurées, les indépendants désertent les rues du centre, remplacés par des chaînes et des vitrines vides. Les élus plaident désormais pour la création d’un encadrement national des loyers commerciaux, afin d’éviter la spéculation et de préserver la diversité des boutiques locales. 

Cette mise en place est l’aboutissement d’un combat de longue haleine mené par la Ville de Lille. Martine Aubry alertait déjà sur la flambée des loyers dès 2017, avant de relancer le sujet auprès du gouvernement en 2022, puis plus récemment en septembre 2025 par la voix de son remplaçant, Arnaud Deslandes.
Une pétition signée par plus de 3 000 commerçants, a d’ailleurs renforcé le poids de ce plaidoyer de longue date, venant appuyer une mobilisation déjà bien engagée.

Une ville plus juste et plus accessible

Derrière ces mesures, l’enjeu est clair : permettre à Lille de rester une ville vivante, où l’on peut encore se loger et travailler sans s’endetter sur dix ans. La municipalité dispose d’ailleurs plus de 2 300 places d’hébergement d’urgence et finance des associations d’aide au logement.
Un engagement qui fait écho à une même volonté : défendre le droit à la ville pour tous, pas seulement pour ceux qui peuvent payer.

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