Vous pourrez bientôt construire votre maison avec les couches sales de votre bébé !

undefined 24 mai 2023 undefined 18h39

Nicolas Cogoni

Les bébés polluent beaucoup ! Rien qu’en France, les couches jetables représentent entre 2 et 4 % des ordures ménagères. Chaque année, dans le monde, ce sont des milliards de protections non dégradables qui finissent incinérées ou balancées dans des décharges à ciel ouvert. Un véritable désastre écologique. Et malgré l’existence de belles alternatives bien plus éco-responsables, ce n’est pas demain la veille que les couches jetables disparaîtrons de nos supermarchés. Heureusement, des chercheurs ont peut-être trouvé une nouvelle solution pour les recycler : remplacer le sable dans le béton de construction par les couches-culottes souillées de vos bambins... ou de vos vieux !


Des couches sales pour fabriquer du mortier

Dans une récente étude publiée dans la revue britannique Scientific Reports, des scientifiques basés à l'université de Kitakyushu, au Japon, ont voulu résoudre deux problèmes : la surabondance de déchets non dégradables et la pénurie de matériaux de construction.

Pour cela, les chercheurs ont préparé des échantillons de béton et de mortier. Une première étape qui consistait à récupérer les couches jetables usagées, puis de les laver, les sécher et les déchiqueter avec du ciment, du gravier et de l'eau. 


Des couches sales pour construire des maisons

L'expérimentation a été menée en Indonésie, sur des maisons de 36 m2 conforment aux normes de construction du pays. Après avoir calculé la proportion maximale de sable pouvant être remplacée par des couches jetables, les scientifiques et auteurs de l'étude ont remarqué plusieurs choses.

Le mortier utilisé pour les éléments structuraux, comme les murs porteurs ou les chaussées publiques, pouvait tolérer près de 10% de couches jetables. Une proportion qui passe à 27% pour les colonnes et poutres en béton d'une maison à un étage. Enfin, le béton utilisé pour les composants non structuraux, comme les cloisons murales sans charge, pourraient tolérer jusqu'à 40% de couches-culottes, rapporte Geo.

Ce n’est pas la première fois que le recyclage des couches-culottes dans le béton fait l’objet de recherches. En 2017, « l’Indian Journal of Science and Technology avait fait état de résultats intéressants obtenus en Malaisie, par valorisation du pouvoir absorbant des couches-culottes transformées en substance gélatineuse améliorant la viscosité du béton. », rappelle Le Monde.