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Les origines du Ban Bourguignon : quand et comment le lancer ?

undefined undefined 23 novembre 2025 undefined 17h00

Lucille Pasquier

Tu te trouves à Dijon, ou ailleurs en Bourgogne, et soudain, dans une salle de concert ou un banquet, les gens entonnent un La la la la lère entraînant. Tu te demandes : mais pourquoi tout le monde fait ça ici ? Eh bien, bienvenue dans le monde du Ban Bourguignon, cet hymne populaire de la Bourgogne, qui unit, surprend, amuse, parfois gêne… mais qui surtout est un formidable marqueur d’identité régionale.

C’est quoi le Ban Bourguignon et d’où vient-il ?

L’origine du Ban Bourguignon est enveloppée de légende — mais les historiens convergent sur quelques éléments solides. Il aurait vu le jour vers 1905 dans un bar du quartier Montchapet à Dijon, lors de réunions informelles d’amis (à boire un verre, papoter, chanter).

À l’époque on le nommait « Ban de Montchapet » avant qu’il ne prenne le nom de « Ban Bourguignon » après la Seconde Guerre mondiale, quand il se répandit dans toute la région.

L’association NPSFQQA (Ne Pas S’en Faire Quoi Qu’il Arrive) aurait joué un rôle actif dans sa diffusion lors d’événements festifs.

Même si les archives sont limitées et les récits divergents, l’idée est claire : le Ban est né dans la convivialité, sans plan grandiloquent, mais avec un fort pouvoir de rassemblement.

Source : Wikipédia

Comprendre et apprendre le Ban Bourguignon : mélodie, gestuelle, moments

L’air et les paroles

Le Ban Bourguignon ne s’embarrasse pas de mots compliqués : c’est essentiellement un “La la la la … lère !”. La mélodie est simple, accessible, répétitive, ce qui facilite son appropriation collective.

La danse des mains

Ne jamais oublier : le chant ne va pas sans la danse des mains. On place les bras à l’équerre, on tourne les poignets en rythme. À certains moments (souvent sur le “lalala”), on tape dans les mains, accentuant l’enthousiasme collectif.

Cette gestuelle simple la rend accessible à tous même à ceux qui sont un peu gauches et crée une synchronie visuelle dans le groupe.

Quand lancer un Ban Bourguignon ?

Le Ban se chante pour féliciter, remercier ou simplement célébrer. On le lance à la fin d’un repas, après un discours, lors d’un mariage ou d’un match. Parfois, il surgit sans prévenir, porté par l’enthousiasme du moment. À Dijon, il n’est pas rare qu’un public entier se mette à l’entonner dans une salle de concert ou sur une place en été, pour saluer un artiste ou marquer une victoire de la JDA Dijon. Les réactions oscillent entre étonnement et amusement, surtout pour les non-initiés.

Une fierté régionale entre humour et émotion

Pour les Bourguignons, le Ban est bien plus qu’un simple chant folklorique. C’est une manière d’exprimer la joie, la convivialité et la fierté d’appartenir à une terre de caractère. Il a parfois mauvaise réputation auprès de ceux qui le trouvent un peu désuet, voire gênant, mais c’est précisément ce qui fait son charme. Il incarne un lâcher-prise collectif, une spontanéité rare aujourd’hui.

Chanter le Ban Bourguignon, c’est affirmer son identité, où que l’on soit. Beaucoup de Bourguignons racontent l’avoir entonné lors d’un événement hors de la région, juste pour se reconnaître entre compatriotes. Ce chant simple et joyeux devient alors un cri du cœur, un pont entre les générations**, un souvenir d’enfance** ou un clin d’œil complice entre voisins.

Et si on devait en retenir une leçon, c’est que le Ban Bourguignon ne s’explique pas vraiment : il se vit. Il traverse les époques, rassemble les gens et continue de faire battre le cœur de la Bourgogne au rythme de son célèbre « La la la la lère ».