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Top 4 des légendes à (re)découvrir en Bourgogne

undefined undefined 21 août 2025 undefined 18h00

La Rédac'

Le Sweeney Todd Dijonnais

Au n°15 de la place Bossuet, une maison sans toit intrigue depuis des lustres les Dijonnais. La légende raconte qu’au XIXe siècle, un pâtissier nommé Jean Carquelin y vendait des pâtés très prisés… jusqu’à ce qu’on découvre qu’ils contenaient de la chair humaine. Oui, oui.

Pris la main dans le hachoir, Jean aurait été arrêté après la disparition mystérieuse d’enfants et la découverte de morceaux sanglants dans sa cave. En punition, sa maison aurait été reconstruite sans toit, condamnée à rester à ciel ouvert pour rappeler à tous l’atrocité de ses actes.

Bien sûr, aucun acte officiel ne prouve cette histoire. Mais comme toute bonne légende urbaine, elle résiste au temps, et continue de faire frissonner les passants.

 maison sans toit Place Bossuet à dijon

La chouette de Dijon, l’incontournable porte-bonheur

À Dijon, impossible de passer à côté de la chouette. Petite sculpture en pierre du XVe siècle posée sur la façade nord de l’église Notre-Dame, elle est connue de tous les Dijonnais… et adorée des visiteurs qui viennent la caresser et espérer voir leurs voeux exaucer.

La tradition est simple : caresser la chouette avec la main gauche, celle du cœur, tout en formulant un vœu. Mais attention, certaines règles doivent être respectées pour que le souhait se réalise. Il faut éviter de croiser le regard de la salamandre sculptée à proximité, réputée pour annuler les vœux, et ne pas revenir sur ses pas, notamment près du chat noir de la Maison Millière, autre figure légendaire de Dijon.

Pour vivre cette expérience, rien de mieux que de suivre le Parcours de la Chouette, un itinéraire incontournable au cœur du centre historique.

La chouette de Dijon, l’incontournable porte-bonheur

La Vouivre de Mont-Saint-Jean, gardienne du trésor

Dans les hauteurs boisées de Mont-Saint-Jean, une vieille histoire circule encore entre les pierres du château. On raconte qu’entre ses murs oubliés vivait une créature légendaire : la Vouivre. Mi-femme, mi-serpent, elle régnait sur les souterrains et veillait jalousement sur un trésor ancestral, légué par un seigneur disparu depuis longtemps.

Dans ce même village vivait Gervaise, une veuve connue pour son cœur sec et sa bourse bien pleine, qu’elle refusait d’ouvrir aux nécessiteux. Elle élevait seule son fils, le petit Louis. Un jour, en fouillant de vieux papiers, elle découvrit l’existence de ces richesses oubliées. Poussée par l’avidité, elle entraîna son fils jusqu’aux entrailles du château et s’empara de quelques pièces d’or. Mais en ressortant… le petit Louis n’était plus là.

Désemparée, Gervaise erra jusqu’à ce qu’une vieille vigneronne lui souffle la vérité : ”Malheureuse… nul ne peut voler la Vouivre sans payer le prix.” Le cœur lourd, Gervaise changea. Elle apprit à donner, à tendre la main. Et un matin, alors que les vignes se teintaient d’or, l’enfant réapparut. La Vouivre, dans un dernier frémissement d’écailles, l’avait libéré.

La Vouivre de Mont-Saint-Jean

Sainte Reine, la bergère devenue martyre

Avant même que les armées de César n’écrasent Vercingétorix sur le mont Auxois, une autre bataille s’est jouée à Alise-Sainte-Reine : celle de la foi contre la violence.

C’est ici qu’est née la légende de Sainte Reine. On raconte que cette jeune fille, orpheline de mère, fut élevée dans la foi chrétienne par sa nourrice. À 15 ans, alors qu’elle faisait paître ses moutons, elle croisa la route d’Olibrius, gouverneur romain, fasciné par sa beauté. Il la demanda en mariage, mais Reine refusa fermement : elle s’était consacrée à Dieu.

Humilié, Olibrius la fit emprisonner et soumettre à d’atroces tortures : feu, eau bouillante, bêtes sauvages… Aucun supplice ne semblait pouvoir l’atteindre. Au quatrième jour, face à son silence inébranlable, il la décapita. À l’endroit de son exécution, une source jaillit : une fontaine devenue lieu de pèlerinage.

Depuis le VIIe siècle, son culte est vivant. Ses reliques sont conservées à Flavigny-sur-Ozerain, et chaque année, le village célèbre son martyre à travers une grande représentation théâtrale : le “Mystère de Sainte Reine”, joué en plein air depuis plus de mille ans. Ce pèlerinage, mêlant ferveur religieuse et mémoire populaire, continue de rassembler les foules chaque 7 septembre.

Alise-Sainte-Reine