Souffrez-vous de déconfinophobie ?

undefined 15 mai 2020 undefined 13h40

Zoé Stene

Vous sortez de votre appartement et soudain, le bruit de la rue vous apparaît assourdissant. Vous marchez et jugez ceux qui portent des masques, ceux qui n'en portent pas. Vous cherchez des excuses pour éviter cet apéro entre potes qui, pour vous, intervient beaucoup trop tôt. Il se peut que vous souffriez de déconfinophobie.


Un confinement rêvé

Vous l'avez kiffé votre confinement. Deux mois de repos bien mérité dans une vie où vous avez à peine le temps de vous écouter penser. Alors quand on vous a dit que vous alliez avoir deux mois de repos forcé, à aucun moment vous n'avez paniqué. Un peu de lecture, beaucoup de cuisine, une lichette de tri dans les papiers, un télétravail au fond du lit et de nombreuses heures au téléphone pour papoter ; en somme, une vie bien tranquille à laquelle on s'est attaché malgré l'envie, une fois par semaine, de retrouver ses potes pour teufer.


Un déconfinement angoissant

À l'annonce du chef de l'État vous étiez dans tous vos états : « Attends quoi ?! Lundi 11 mai ? Mais ils sont malades !! C'est beaucoup trop tôt... » ; et puis vint le temps des questionnements : « La pandémie est toujours là et rien n'a changé depuis deux mois ». Le déconfinement tant fantasmé fait alors place à la sensation d'un Paris dont on doit subir tous les inconvénients sans pouvoir profiter de ses divertissements. Adieu terrasses, jardins, expos, théâtre et restos, on habite désormais une capitale stressante et fatiguante dans laquelle tout le monde, ou presque, est le potentiel vecteur d'une maladie mortelle. SUPER.


26,7 % d'anxieux

La situation actuelle dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants nous plonge alors dans une angoisse continue et non rationnelle. Le monde extérieur est effrayant et ce blues post-confinement traduit certainement l'envie de retrourner se cloîtrer chez soi, dans son petit interieur rassurant et réconfortant. Mais cette impression d'impuissance face au futur ne devrait-elle pas, en fin de compte, nous amener à nous sentir plus libéré.e.s ? La clé ne serait-elle pas de s'écouter, de se créer de nouveaux repères et d'affronter ce retour à la "vraie" vie, petit à petit ? Je vous laisse expérimenter.

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