Pourquoi devrait-on forcement faire quelque chose pendant le confinement ?

undefined 23 mars 2020 undefined 15h01

Laetitia Fremaux

À peine 10 jours en confinement et vous voilà déjà en plein voyage temporel. Vous êtes redevenu cet enfant en vacances qui se lève chaque matin avec une seule question en tête « on fait quoi aujourd’hui ? ». 


Faites tout, sauf rien. 

Vous aussi, vous avez l’impression que depuis le début du confinement, vous n’avez jamais autant vu de stories de vos proches qui se mettent à la cuisine, au sport, ou qui ont dépoussiéré un jeu de société par soir ? On se disait bien. 

D’un autre côté, de parfaits inconnus vous proposent plusieurs vidéos par jour pour vous mettre au yoga, des tutos création avec ce que vous avez sous la main ou encore des podcasts sur leur crise existentielle. Des choix à ne plus savoir quoi en faire et un besoin quasi-obsessionnel de montrer au monde que non, le virus n’aura pas notre productivité. Mais alors, faut-il vraiment s’occuper faute de pouvoir sortir de chez soi ? 

Non. Mais à en croire Internet, si vous êtes chez vous, il y a deux types d’information que vous devez suivre. En #1, c’est évidemment le Coronavirus et toutes ses sous-catégories ; et en #2, c’est tout ce que vous pouvez faire depuis chez vous pour oublier le Coronavirus. Si le cœur vous en dit, vous pourrez même écouter en boucle des bruits de klaxons pour oublier que vous êtes confiné ou lire un article sur les 1001 façons de vous rappeler comment vivre en intérieur. Si vous ne faites rien, vous risquez de culpabiliser dès que vous allumerez un écran, où quelqu’un vous suggèrera subtilement : « et si tu faisais une liste de ce que tu peux faire ? ». 

Seulement voila, entre pouvoir et vouloir, il y a un monde. Même si la situation n’est la même pour personne, certains étant obligés de rester dans leur 18 m2 et d’autres exilés dans leur grande maison de campagne, tous ont pourtant en commun de devoir rester le plus possible chez. Et ce n’est pas forcément synonyme de moment idéal pour se mettre au sport, ou d’opportunité unique de découvrir les œuvres en ligne de cet artiste dont vous vous fichez royalement. Par contre, c’est le moment parfait pour faire ce que vous avez vraiment envie de faire, même si ça veut dire : ne rien faire. 


La pression culturelle plus présente que jamais

Rester tranquille chez soi pendant le confinement, ce n'est pas seulement avoir un moment de libre pour se lancer dans de nouvelles activités. C'est aussi, apparemment, LE moment pour rattraper toutes ces sorties culturelles que vous n'avez pas faites. Car si le secteur culturel est particulièrement impacté par l’arrivée du Covid-19 et redouble d’efforts pour proposer du contenu à distance, la pression culturelle de son côté, n’a pas de souci à se faire. 

Mais si, la pression culturelle, vous savez c’est ce phénomène qui vous fait culpabiliser si vous n’êtes pas allé à assez d’expos ou de soirées ces temps-ci, ou si vous n’avez pas lu de livre depuis plusieurs mois, voire même si vous n’êtes jamais allé au théâtre et que vous osez le dire un peu trop fort.

Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui visitent des musées juste pour le plaisir de se balader en se fichant totalement de l’histoire des œuvres ou du lieu, qui adorent les livres avec des images ou qui n’aiment simplement pas le théâtre ou le cinéma. Et encore plus nombreux, ceux qui aiment regarder le film qu’ils veulent ou écouter le morceau qu’ils veulent sans culpabiliser et avoir à se justifier avec un « c’est nul hein, mais j’aime bien » qui rabaisse soigneusement vos goûts au passage. 


Alors évidemment, on ne vous dit pas que la culture c’est nul et que ça ne sert à rien. Bien au contraire. Encore moins que vous lancer dans une activité sportive d'intérieur est une mauvaise idée ou encore de rester tranquillement assis dans votre coin en attendant que ça passe. Mais à un moment où vous êtes confiné chez vous, il est peut-être aussi temps de réaliser que vous n’avez pas de quota à remplir, à part peut-être, celui de votre plaisir.