Bordeaux, le Père Cent lycéen a fait un premier tour de chauffe

undefined 17 février 2017 undefined 00h00

Loraine

Si vous étiez près de la Victoire ce matin, vous avez sans doute dû faire face à une horde de jeunes gens enfarinés. Et pour cause, le Père Cent, cette tradition qui met les lycéens en transe, est de retour. Aujourd'hui marquait en quelque sorte le premier tour de chauffe de cette fête populaire, la date ayant été décalée au 10 mars pour cause de bac blanc. Mais au fait, c'est quoi exactement ? 


Tradition lycéenne française en déclin mais particulièrement tenace en Aquitaine, le Père Cent célèbre les cent jours restants avant le baccalauréat. A l'instar du monôme du bac au XIXe siècle ou du Percent militaire, l'évènement signe la fin d'une période d'enfermement ou d'un passage obligé, à l'image du service militaire. Le monde évolue à une vitesse folle, mais certaines habitudes perdurent. Et ce n'est pas un mal !

Une tradition.. guerrière !

Le temps d'une matinée, des étudiants aux allures de zombies se muent en de véritables combattants. Vêtus de blouses de chimie, masques, foulards, casques et autres accessoires de protection, ces jeunes gens se livrent une bataille sans merci, à l'aide de farine et d'œufs. Entre mêlées, batailles rangées ou barricades, toutes les stratégies sont permises pour arroser ses congénères !

Un casse-tête pour les administrations

Si elle fait la joie des élèves, cette tradition n'est pas vraiment du goût des proviseurs. D'ailleurs, les festivités de cette année, traditionnellement pratiquées le dernier vendredi avant les vacances, ont été perturbées par le bac blanc, hasard du calendrier (?).

L'événement ne fait pas non plus l'unanimité du côté de la Mairie de Bordeaux, qui, à défaut de pouvoir l'interdire, demande aux policiers municipaux « une attention particulière ». Ceux-ci encadrent donc ce joyeux chaos, avant de siffler la fin de la récré vers... 10h. Une mesure qui n'a pas évité, cette année encore, la garde à vue d'une dizaine de lycéens. « Ils auraient notamment utilisé des extincteurs pour asperger des passants » indiquait, ce jour, le site de Sud Ouest.

La Mairie a également doublé ses effectifs pour venir à bout du mélange gluant et puant laissé par nos chérubins. Charmant.

Texte : Anne-Sophie Gaigeard