Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. Oui, vous. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Comme on vous aime bien, amis cinéphiles - aussi chelou soyez-vous -, on détaille pour vous dans les lignes qui suivent les films qui sortent cette semaine, enfin du moins ceux qui ont retenu notre intérêt.
Eh ben ça tombe bien cette semaine toute pourrie niveau sorties, j'ai pas le temps d'aller au ciné de toute façon. Entre un remake a priori super naze de Very Bad Trip version femmes au titre en carton (Going to Brazil), un reboot en live action du méga classique de Disney revu déjà quarante fois, La Belle et le Bête, et un drame à la française avec des gens qui pleurent, Isabelle Carré et Ramzy Bedia (Une vie ailleurs), j'ai dû batailler ferme avec moi-même pour trouver des trucs chouettes à dire sur les cinq films qui suivent ; mais comme toujours au cinéma, la lumière est au bout du tunnel, réjouissons-nous !
Sage Femme, de Martin Provost
Catherine Deneuve en belle-mère fantasque d'une Catherine Frot à la vie bien rangée, bon c'est le coup classique. La vieille délurée qui fume et boit tente de dévergonder la sage femme d'âge mûr un peu plan-plan, mais au final, c'est elle qui va beaucoup apprendre et blablabla... On ne va pas s'attarder sur le scénario, mais on croit au fort potentiel comique de ce duo de Catherine, grandes dames du cinéma français s'il fallait encore le rappeler.
Brimstone, de Martin Koolhoven
Entre western et thriller psychologique, le deuxième vrai film de Martin Koolhoven (après Winter in Wartime) met en scène une floppée d'excellents acteurs dans l'Ouest américain de la fin du XIXe. Guy Pearce y campe un prêcheur pervers aux tendances BDSM qui ne semble avoir qu'un but dans la vie : traumatiser la jeune et excellente Dakota Fanning, secourue par ce bon vieux Jon Snow (Kit Harington). Décors superbes, ambiance lourde et acteurs transfigurés, tout ça a l'air plutôt pas mal.
London House, de David Farr
Dans un quartier plutôt chic de Londres, Kate et Justin attendent leur premier enfant. Ils sont locataires du premier étage d'une grande maison bourgeoise au rez-de-chaussée de laquelle vivent Theresa et Jon, également bientôt parents, mais sensiblement plus aisés qu'eux. Les deux couples se lient d'amitié, mais bientôt la promiscuité offerte par la maison et le jardin va engendrer obsession et paranoïa, le couple du rez-de-chaussée n'étant pas très net... Un thriller psychologique entêtant et glaçant, dont nous avons eu l'occasion de parler avec Clémence Poésy.
Fiore, de Claudio Giovannesi
Un bon film d'amour à l'italienne, avec des belles chansons qui donnent envie de pleurer et une jeunesse écorchée vive. Daphnée, jolie ado de 17 ans, vit de petits larcins dans le métro romain. Arrêtée puis condamnée, elle intègre une prison mixte pour mineurs, où elle fera la rencontre d'un beau jeune homme. Rebelle jusqu'au bout des ongles, elle fera tout pour faire exister leur amour. Des jolis plans en contre-jour, des chansons d'amour, des baisers volés, l'amour adolescent... ils sont bons ces Italiens !
Fantastic Birthday, de Rosemary Myers
Premier film de l'Australienne Rosemary Myers, Fantastic Birthday raconte le difficile passage de l'enfance à l'adolescence à travers les yeux d'une jeune fille, Greta Driscoll. Ses parents, bien décidés à la sortir de sa bulle, lui organisent alors une fête pour ses 15 ans. Heureusement, son meilleur ami Elliott est là pour l'aider dans cette épreuve. Chemises col pèle à tarte, maillots de bain moulants aux motifs colorés, lunettes fumées, déco vintage et mobilier-marqueterie, on nage dans un univers esthétique coloré que n'aurait pas renié Wes Anderson. Notre découverte de la semaine.