Artiste pochoiriste français, emblème du street art des années 80, Jef Aerosol est de passage à Bordeaux pour son exposition qui s'installe à la galerie DX des Quinconces à partir du 3 mars prochain. Intitulée "Life Lines", la série présentée est un hommage à nos chemins de vie, nos parcours, la ligne dans tous les sens et les directions qu'elle peut prendre.
Jef Aerosol était venu inaugurer le M.U.R situé aux Chartrons en 2014. Une performance sur une énorme murale qui avait été l'occasion pour lui de rencontrer la responsable de la galerie DX. De là est née l'idée de l'exposition de ces 16 œuvres inédites qui seront visibles pendant 6 semaines. Une dernière chance d'admirer le travail de Jef Aerosol à Bordeaux puisque après "Life Lines", il sera exclusivement représenté par deux galeries, une à Paris, l'autre à Marseille.
Ce thème, "Life Lines", lui est venu spontanément : « Parfois je trouve un titre, et l'idée que j'avais initialement se transforme au fur et à mesure. Les œuvres que je comptais y inscrire changent et mon rapport avec mon fil conducteur aussi. Il ne s'agit pas donc pas d'un titre réellement explicite mais d'une évocation de cette idée de ligne. »
Adepte de la peinture sur carton et sur toile mais aussi contextuelle (immeubles, rue), il a pour cette série travaillé à partir de clichés pris par plusieurs photographes et quelques-uns des siens. Grâce à ses rencontres artistiques, il enrichit son travail personnel, ré-interprète l'œuvre des autres et fait émerger une idée directrice : "Je travaille sur le portrait d'êtres humains depuis toujours ou presque. Récemment, j'ai travaillé avec Lee Jeffries qui photographie les sans-abris partout dans le monde et leur redonne une noblesse. A travers ces clichés, on sent que la vie a eu des incidences tragiques sur eux mais ils restent pleins de dignité. Les visages au pochoir que je que je fais à partir de ces photos sont très marqués par les rides, les cicatrices, les scarifications. je trouve intéressant de ne pas présenter des choses trop lisses. Un portrait pour moi doit montrer une fêlure, une question qui peut se poser."
