Les heures sombres : donnez un Oscar à Gary Oldman !

undefined 15 janvier 2018 undefined 12h11

La Rédac'

En mai 1940, alors que l'Allemagne et Hitler présentent une menace de plus en plus tangible pour l'Europe, Winston Churchill est désigné en urgence au poste de Premier ministre. Toute la question est alors de savoir si l'Angleterre doit négocier la paix avec les Allemands, ou si elle doit se battre. 


En plus de devoir prendre cette décision d'une gravité sans équivalent, le vieux Winston (65 ans) doit faire face aux pièges que lui tendent son propre parti, effrayé par le caractère volontaire du bonhomme. C'est cette double lutte interne qui nous est racontée dans Les heures sombres, faisant le pont entre le destin d'un homme et celui d'une nation. Pour une fois cantonné à un rôle de gentil, lui qui est plutôt connu pour ses rôles de vilain (notre préféré restant à jamais l'excellent Jean-Baptiste Emanuel Zorg du Cinquième Element), Gary Oldman n'en est pas moins bluffant. Grâce à un maquillage et des costumes qui eux aussi mérite la plus haute distinction, le génial acteur britannique fait revivre sous nos yeux ébahis le sémillant Churchill, sa bonhommie attendrissante et sa verve légendaire.

Disons-le tout net, le film ne constitue en tout et pour tout qu'en un cadre narratif et esthétique à la performance hallucinante de Gary Oldman, et aurait tout aussi bien pu se nommer "Churchill", "Winston", ou encore "Winston Churchill". On imagine parfaitement l'acteur visionnant pour la 214e fois les images d'archives montrant l'homme au cigare, un verre de cognac à la main pour mieux entrer dans le personnage. Il s'agissait de matérialiser à l'écran ce que le mythe populaire connaît de Churchill - grâce aux documents (vidéos, enregistrements radio, textes) dont on dispose -, ses vibrants discours, ses colères légendaires, son patriotisme chevronné, et d'y apporter ce petit supplément d'âme qui le rendrait véritablement vivant et pourrait constituer une attraction suffisante à faire exister un scénario dont on connaît déjà la fin. Il s'agissait, en fait, de faire disparaître l'acteur au profit du personnage. Mission accomplie !


Ce que Gary Oldman réalise dans Les heures sombres ne tient même plus de l'interprétation, puisque le personnage en question est une figure historique, mais dès lors relève bien de la réincarnation de personne, avec tout le mysticisme que cela comporte. Pour cette nouvelle performance incroyable, qu'on donne à cet homme un Oscar !