Alice et le maire : Luchini nous réconcilie avec la politique

undefined 7 octobre 2019 undefined 15h32

La Rédac'

On se trompe rarement avec Luchini. Qu'on admire sa connaissance aiguë des subtilités et beautés de la langue française ou qu'on exècre son ostentatoire exubérance, son talent d'acteur est indéniable, et il a en plus le chic de bien choisir ses films. Alice et le maire le prouve encore. 


Le récit nous plonge dans les coulisses de l'Hôtel de Ville de Lyon. Le maire de la ville, Paul Théraneau, est à cout d'idées, il ne « parvient plus à penser », comme il le dit lui-même. Pour y remédier, ses équipes font venir une jeune normalienne, Alice Heimann, qui enseignait depuis quelque temps la philosophie à Oxford. Très vite le dialogue se noue, et Paul s'entiche d'Alice, jusqu'à en faire officieusement sa conseillère personnelle

Alice et le maire film critique

Après un premier film qui traitait déjà de politique (Le Grand Jeu, avec Melvil Poupaud et André Dussollier), Nicolas Pariser choisit comme décor Lyon pour aborder le sujet sous l'angle, passionnant, de son occurrence philosophique. Les discussions portant, entre autres, sur l'humanisme et la politique, sur ce qu'on peut dire ou ne pas dire, sur le fondement même du socialisme ou son avenir, foisonnent, et c'est un régal d'assister aux joutes verbales auxquelles se livrent un Luchini évidemment à son aise dans ce rôle d'enthousiaste politique, et une Anaïs Demoustier parfaite dans celui de l'intellectuelle sûre de sa pensée mais perdue dans son époque. 

Alice et le maire film critique

Le plus intéressant dans Alice et le maire, outre l'aspect parfois comique des échanges et le vif intérêt qu'on peut porter aux coulisses de l'univers politique régional, c'est le message qui apparaît en filigrane tout au long du récit. Ainsi, Nicolas Pariser pose la question que l'on se pose tous : quel avenir pour nos enfants ? alors que l'on détruit consciencieusement notre planète. Mais plutôt que de simplement alerter et tomber ainsi dans une sinistrose facile et qui ne résoud rien, il dote ses personnages, notamment le maire, d'un optimisme résolu, nous montrant ainsi le chemin de l'espoir : il faut s'engager, réfléchir, travailler ensemble. 

Alice et le maire film critique


Nicolas Pariser, bien aidé par un excellent duo d'acteurs, livre donc un film plutôt léger par sa forme, mais empli d'une réflexion dont la modernité et l'urgence parlent à chacun de nous. Il parviendrait même presque à faire renaître en nous la flamme depuis si longtemps éteinte de l'engagement politique...