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Ces artistes qui font vibrer Avignon

undefined undefined 11 septembre 2025 undefined 19h00

Céline Goy

Dans une époque où l’art se vend parfois plus qu’il ne s’exprime, ces quatre artistes font figure de résistants sensibles. Ils peignent, sculptent, composent avec leurs tripes, leurs doutes, leurs contradictions. Ils incarnent une scène avignonnaise vivante, audacieuse, profondément humaine.
Alors ouvrez l’œil. Leur art est partout!

Pepita : la femme, la clope, et l’émancipation brute

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Derrière son pseudo aux sonorités espagnoles, Pepita revendique la force du féminin. Originaire du sud de la France, elle découvre la peinture à 12 ans, fait ses premières expos à 14… et se heurte très vite aux murs invisibles du monde de l’art. Après un passage douloureux aux Beaux-Arts d’Avignon, elle abandonne le pinceau pendant des années.
Mais les tempêtes de la vie réveillent l’urgence de créer. Et c’est là que tout explose : des femmes hautes en couleur, désinhibées, déstructurées, cigarette au bec et regard fier, jaillissent de la toile. Pepita peint l’hystérie, la colère, la lassitude et la liberté avec des aplats francs et des traits exagérés.
Son art, c’est une claque et une étreinte. Ça sent la révolte et le rouge à lèvres. Et ça fait un bien fou.

Pablito Zago : dessins pour grands enfants névrosés

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Originaire d’Avignon, Pablito Zago est à la croisée de l’illustration, du street art et de la bande dessinée underground. Inspiré par les arts traditionnels d’Asie ou d’Afrique, il développe un style unique. Un univers où se mêlent humour noir, spontanéité pop, et une profonde tendresse pour les esprits tourmentés.
Pablito ne s’enferme dans aucun support : toiles, murs, carnets de voyage, collages, fresques, sérigraphies… Pour lui, ce qui compte, c’est le dessin, peu importe la technique. Tantôt en noir et blanc, tantôt explosif de couleurs, son travail raconte avec légèreté des choses parfois dures, souvent intimes, toujours sincères.
Ce qui frappe, c’est la puissance de son imaginaire. Masques africains, symboles asiatiques, visages déconstruits, totems hybrides : ses fresques sont des mondes à part entière, où chacun peut projeter sa propre histoire. Loin d’un street art tape-à-l’œil, son travail questionne l’identité, les émotions, l’altérité.

Damien Mauro : peindre les fractures pour mieux les relier


Avec Damien Mauro, l’art devient un lien. Né en 1983, ce fils d’immigrés italiens grandit entre deux cultures et développe très tôt une hypersensibilité au monde qui l’entoure. Autodidacte, passionné d’architecture et de littérature, il construit son univers sur l’idée de dialogue, de ponts entre les mondes.
Ses fresques mêlent symboles, paysages et formes abstraites pour créer des compositions à plusieurs niveaux. Douces, poétiques, presque méditatives, elles invitent à la contemplation, à la reconnexion. Damien Mauro veut rendre l’art accessible, visible, vivant — et il le fait avec une humilité rare.
On sort de ses œuvres un peu plus léger, un peu plus vaste.
Me manquez pas sont exposition intitulée TURBULENCES à la tour Philippe-Le-Bel jusqu'à fin Septembre !

Titou : les dondons, l’amour du volume et de la vie


Avec Titou, tout est courbe, rondeur et sensualité joyeuse. Ses "dondons" en papier mâché – sculptures parfois minuscules, parfois géantes – évoquent des corps généreux, ouverts, pleins de tendresse et d’humour. On pense aux Nanas de Niki de Saint Phalle, mais avec une énergie plus brute, plus artisanale, plus viscérale.
Titou ne suit pas les tendances : elle façonne, découpe, colle, invente. Ses femmes en volume sont des abris, des mamelles, des ventres, des croupes, mais surtout des espaces de liberté. Transparentes, libres, souvent nues, toujours assumées, elles nous regardent droit dans les yeux avec l’élan des saltimbanques et la tendresse des matrones.
Depuis 20 ans, Titou trame son monde, entre carton, fil de fer et éclats de vie. Et c’est beau comme un câlin inattendu.