Gabriel Abrantes : la poésie au cœur des algorithmes
Récompensé au Festival de Cannes pour son long métrage Diamantino en 2018, l’artiste-réalisateur américano-portugais Gabriel Abrantes débarque pour la première fois en France avec une exposition d’envergure. Dans les salles de l’Hôtel de Montfaucon, peintures, dessins et installations vidéo s’enchaînent pour composer un monde où Pixar rencontre l’Apocalypse.
Sa grande installation Bardo Loops, commandée en 2024 par le CAM Gulbenkian de Lisbonne, nous entraîne dans un univers hypnotique où la figure humaine disparaît au profit de rats, fantômes et robots étrangement familiers. On y perçoit les échos des polémiques en ligne, des débats télévisés et de la solitude moderne. Noirceur et tendresse cohabitent, dessinant un futur inquiétant… mais pas dénué d’espoir.
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Constantin Nitsche : le temps suspendu
Au sous-sol de l’Hôtel de Montfaucon, le peintre allemand Constantin Nitsche dévoile une vingtaine d’œuvres créées depuis son atelier marseillais. Ses toiles mêlent fragments de vie quotidienne, références à l’histoire de l’art et au cinéma, et compositions fictives. Animaux, natures mortes, visages familiers — sa femme, ses enfants, un ami artiste — semblent flotter hors du temps, le regard impénétrable.
Sous un plafond lumineux digne de 2001, L’Odyssée de l’espace, ses tableaux s’enchaînent comme des visions fugaces, portées par une élégance chorégraphiée qui rappelle la Valse des fleurs de Tchaïkovski. Un ballet pictural où chaque image semble tenir sur un fil, à la recherche de sa juste place.
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Deux artistes, deux visions du monde, un même lieu
Avec ces deux expositions, la Collection Lambert confirme son rôle de passerelle entre les voix émergentes et les scènes internationales. Qu’on soit happé par les boucles numériques d’Abrantes ou suspendu dans les instants éthérés de Nitsche, la visite promet un voyage aussi visuel qu’émotionnel.
