Andres Serrano dépeint les facettes de l’Amérique au musée Maillol

undefined 26 avril 2024 undefined 10h30

Lucie Guerra

Il a cette vision de l’Amérique qui lui est propre, comparable à nul autre artiste. Depuis qu’il a été diplômé de la Brooklyn Museum Art School de New York en 1969, l'artiste avec un appareil photo (comme il se définit lui-même), Andres Serrano, n’a eu de cesse de bouleverser le monde artistique par des clichés aussi éloquents que puissants émotionnellement parlant. C’est à lui, son travail et son point de vue singuliers, que le musée Maillol rend hommage du 27 avril au 20 octobre prochains, dans le cadre de l’exposition Andres Serrano. Portraits de l’Amérique


Dépasser le mythe du rêve américain

C’est dans un contexte politique américain plus que tendu que le musée Maillol a choisi de proposer une rétrospective du travail d’Andres Serrano. À la veille des élections qui placeront un 47e président à la tête de l’une des plus grandes puissances mondiales en novembre 2024, c’est une plongée au cœur de l’histoire d’une société fragmentée que permet l’exposition. Un voyage au-delà du temps et des frontières, qui invite à découvrir les États-Unis sous un prisme réaliste, parfois même subversif et provocateur, à contre-courant du mythe aujourd'hui quelque peu éculé du “rêve américain”.


©Tempora/Anthony Dehez - DBcreation.be


Mettre la société en images 

Au détour de cette exposition, ce ne sont pas moins de 89 œuvres divisées en 10 chapitres qui sont exposées. Parmi elles, les plus grandes séries de l’artiste, réalisées entre la fin des années 80 et 2019, sont présentées à travers une scénographie spécialement pensée pour laisser les couleurs vives des photographies éclater sous la lumière. Au fil de ses clichés, Andres Serrano parvient à donner une voix à celleux qui n’en avaient pas, lutter contre les préjugés raciaux et sexistes, ou encore questionner la mort et la religion.


©Tempora/Anthony Dehez - DBcreation.be

Avec Nomads (1990), il explore la marginalité, la vie des sans-abri, le quotidien de celleux qui ont cru aux monts et merveilles promis par le pays, sans jamais pouvoir les atteindre. Avec The Klan (1990), il invite à voir au-delà du capuchon des suprémacistes blancs du Ku Klux Klan. Sur un tout autre niveau, en 2004, il livre le portrait d’un milliardaire new-yorkais qui ne fait que débuter sa conquête de l’Amérique, avec Donald Trump (America) (2004). Une série d’autant plus pertinente qu’elle résonne avec la situation de la société américaine vingt ans plus tard. 


©Tempora/Anthony Dehez - DBcreation.be

Andres Serrano, Portraits de l’Amérique
Musée Maillol
59-61, rue de Grenelle – 7e
Du 27 avril au 20 octobre 2024
Tarifs : 17,50€, réduit : 12,50€
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