Playlist de la rédac' pour une rentrée pluvieuse

J’entends encore le son du générique de "Sept sur Sept" qui résonne dans la baraque. On fait couler le dernier bain de la tranquillité. T’as bien tout taillé tes petits crayons, préparé tes cahiers de texte achetés à Continent, mais tu as quand même les pétoches. Même après avoir quitté l’école à ta majorité, l’angoisse demeure. Mais pourquoi une telle frousse ?

Cette névrose est transmise depuis moults siècles depuis le jour où le philosophe Jean Hérien Naffout’ inventa les vacances, un magnifique vendredi de juin. Le mec se prit trois mois comme ça, en se foutant de l’avis de ses collègues philosophes, pour aller se prélasser à la Bavle (ancien nom latin de la célèbre station balnéaire bretonne). Pendant des semaines, le mec n’a rien fait. Rien de rien. Il inventa un nouveau lifestyle. Il avait son propre look : une chemise à manches courtes moche, un bermuda rose, un bob et un sac-banane. Il postait sur Faceboucus des photos de ses pieds sur les plus belles plages pour dégoûter ses collègues. Pendant les mois qui suivirent son escapade, ils préparèrent leur revanche. Ils économisèrent des fortunes, louèrent des chalets à la montagne, des billets de charrette et achetèrent des cahiers de vacances à leurs enfants car ils craignaient qu’ils ne manquent l’école trop longtemps. Et, au mois de février, Jean se retrouva tout seul au bureau, pendant que ses collègues jouaient à glisser très très vite sur des bâtons de bois en mangeant des morceaux de fromage d’une façon que notre triste personnage n’aurait jamais eu l’idée d'inventer. Pour condamner tous ces copieurs, il pria les dieux de créer un malaise, une névrose générale : l’angoisse du dimanche d’avant le retour au boulot. Pour se faire entendre, il joua quelques notes sur son piano. Ainsi naquit le générique de "Sept sur Sept".